dimanche 26 octobre 2008

Should I stay or... (Quand quitter son entreprise)

Je lis régulièrement le blog de Seth Godin, un génie du marketing. Il a dernièrement publié un billet intitulé Be careful of who you work for.
Grosso modo Seth (oui je l'appelle Seth, comme si je le connaissais personnellement ;-) dit que l'endroit où on travaille est une des décisions les plus importantes que l'on puisse faire. Que c'est fou comme les gens ne font pas attention au choix de l'endroit où ils bossent, et choisissent un job en fonction de ce qui est disponible (et non de ce qu'ils veulent vraiment!)
Son boss et son travail ne sont pas seulement ce qu'on fait toute la journée (ce que l'on est) mais aussi :
  • Ce qu'on apprend
  • Les personnes avec qui on interagit
donc : ce que l'on devient...
D'après lui si vos voulez devenir une personne que les sociétés s'arrachent il faut déjà commencer par être le genre d'employés qui prend vraiment le temps de choisir son job (au sens large : patron, emploi, secteur, ville etc...)

Ce billet a résonné avec ce que j'ai écrit dernièrement ainsi qu'avec les commentaires que Barthox et Gautier Girard ont pu avoir vis à vis de ce billet.
Pour Gautier je devrais partir si :
  • je trouvais que mon Super Big Boss avait été irrespectueux à mon égard
  • si je n'arrivais pas à encaisser le fait d'avoir un nouveau boss
  • je trouvais que je perdais mon temps
Pour Barthox, rester ou pas ne doit pas dépendre d'un ressenti vis à vis d'un hiérarchique, l'herbe n'étant pas plus verte ailleurs, mais plutôt d'une acceptation ou pas du fait de ne pas avoir le poste de manager (vous suivez ? ah oui ça change du blog de Morandini...)

De même à la machine à café, en attendant les retardataires en réunion ou autres endroits stratégiques de la boite où s'échangent des confidences (futur sujet de post ?) j'ai souvent des collègues qui me chuchotent d'un air entendu "bon, allez, dis moi: tu vas te casser aussi non ?"

Quelle est mon analyse ?
  • Mon job : il évolue. Clairement la réorganisation d'équipe qui a lieu en ce moment me demande de m'adapter. So what ? M'adapter c'est ce que j'ai fait tous les 12, 18 ou 24 mois depuis 6 ans que je bosse. On évite la routine, et tant que le boulot est intéressant je ne vois pas où est le problème. Comme aurait pu le dire Darwin ce sont ceux qui s'adaptent qui restent (et pas un Tyrannosaure ne dira le contraire)

  • Ma hiérarchie : ben là j'avoue...pour l'instant je suis orphelin de boss direct (Il me reste Big Boss, mais une fois un Boss recruté, il redeviendra un vrai Big Boss et je ne me fais pas d'illusions : loin des yeux, loin du cœur...) Mais inutile de se faire des nœuds au cerveau avant l'heure. New Boss n'est pas encore arrivé et je milite activement pour que New Boss soit un mec qui m'apporte des choses et non un simili-moi que je ne pourrais pas encaisser de voir au poste que je voulais.

  • Mes perspectives : je me sens en phase avec ma boîte. J'ai l'impression de bosser pour le bien de tous. Je trouve du sens à mon métier et à celui de mon entreprise. Je l'ai choisi. Avant d'y entrer j'aurais beaucoup donné pour en faire partie, maintenant que j'en fait partie je ne vais pas lâcher le morceau sans avoir exploré toutes les possibilités.

Au vu de tout cela, je vais donc rester. Rester non pas pour stagner, mais pour apprendre, évoluer, grandir, donner, partager, étonner, participer...
Rester est une conclusion et non un choix par défaut.
Et vous ? ¨Pourquoi avez-vous quitté votre boîte ? Pourquoi ne la quittez-vous pas ?

mardi 14 octobre 2008

Que faut-il faire pour être choisi comme Manager ? (Oubliez le "passer sous le bureau")

Nous avons donc proposé à notre Méga Big Boss une organisation d'équipe qui nous permettrait de continuer sur le long terme et pas devoir changer dès que les priorités de l'entreprise ou sa structure changeraient.
Méga Big Boss est venu dans le bureau de Big Boss, où j'étais aussi, ainsi que "Jeune Talent".
Il nous a écouté, a regardé les slides que nous avions préparé pendant si longtemps et avec tellement d'amour et d'espoir (mes yeux brillent à l'instant où j'écris ces mots)
Il a posé des questions pertinentes, a semblé intéressé, nous avons répondu de manière tout aussi pertinente (du moins nous semble-t-il).
Puis nous avons fait notre recommandation après avoir présenté les différents choix possibles.

Et à partir de là : patatras, tout s'est enchaîne à l'envers. Méga Big Boss a dit "Mmmoui je vois bien, mais bon (mouvement de main pour balayer toutes nos hypothèses) et si on faisait comme ça ?!"
Clic clac il nous a tracé l'organisation qu'il souhaitait pour l'équipe et c'était fini "Voilà, c'est comme ça qu'il faut faire"
Bon.....Rien à voir avec la choucroute que nous avions essayé de cuisiner. Big Boss m'avait bien dit que nous pouvions resortir de là avec tout nos scénarios chamboulé, mais à ce point...je m'attendais pô!

Et en plus dans l'organisation dessinée par Méga Big Boss le manager d'équipe ... viendrait de l'extérieur! Il ne serait pas choisi en interne.

Devant cette déconvenue (je briguais le poste) j'ai essayé d'analyser les pré-requis pour être jugé apte à être le manager d'équipe par votre patron et j'ai trouvé ceci :

  • Légitimité : il faut être légitime. Peu importe tous les manuels de management qui essayent de vous faire croire qu'on peut être manager sans avoir une idée de ce que fait votre équipe. D'autant plus que vous serez choisi par vos managers parce que vous connaissez le métier (où alors, vos managers iront chercher à l'extérieur quelqu'un qui semble avoir plus de légitimité que vous parce que plus d'expérience...)
  • Visibilité : C'est tout bête mais si vos patrons, vos collègues, vos clients ne savent pas que vous existez...vous n'existez pas! Le super travail que vous abattez, personne ne s'en aperçoit de lui même. On a tendance à penser que c'est normal que tout roule sans imaginer que c'est vous qui pédalez pour faire marcher la machine aussi bien. Donc faites-le savoir! Et là je ne dis pas se vanter, mais valoriser le travail accompli.
  • Envie : vous voulez être le manager de votre équipe ? Dites-le, faites le savoir. Evidemment c'est mieux si l'équipe vous soutient (voir ce billet et les commentaires afférents où nous avions discuté de s'il fallait ou non briguer un poste de manager). Aujourd'hui je penseq u'il faut faire savoir ce que l'on veut. Au moins pour que vos patrons ne vous disent pas "mais tu nous a rien dit!!"
  • Reconnaissance : ça va avec le point précédent, il faut être reconnu par son équipe comme quelqu'un qui fait bien le métier (pas forcément le meilleur de l'équipe d'ailleurs, sur ce métier) mais le plus nul d'une équipe a de rares chances d'être coopté par ses pairs pour les diriger...
  • Timing : je crois que c'est aussi uen question de timing et donc de chance. Etre Ze right man at Ze right place at Ze right time est tout un art.
A mon sens si on arrive à combiner toutes ces composantes (et ça en fait un paquet je le reconnais) alors le poste de Manager ne peut nous échapper.

Y a-t-il des managers (ou pas managers) dans la salle ? Oui là bas au fond; dites-nous si cela vous semble pertinent (ne soyez pas timide!)