dimanche 15 juin 2008

Le Prince (le livre de Machiavel, pas le musicien...) s'adresse-t-il aux Managers ?


Nicolas Machiavel (15e siècle grosso modo) était un homme politique et un philosophe italien, il fut l'un des premiers à tenter de définir l'action politique.
Sa vision des mécanismes du pouvoir conserve aujourd'hui toute sa force, et on peut parcourir ce livre avec une grille de lecture centrée sur le manager.

Cela faisait longtemps que j'avais envie de relire ce livre (je l'ai lu pour la première fois à 20 ans sans bien en comprendre toute la profondeur) j'en ai aujourd'hui 30 et je voudrais voir si mon expérience m'apporte une lecture différente de ce livre. Ce livre va-t-il éclairer mes journées d'apprenti manager ?

La première ligne du prologue de ce livre m'a frappé et à résonné avec un commentaire qu'à fait Cyril à mon dernier billet sur ma présentation du budget.

Voici la phrase de Machiavel : "Ceux qui veulent bien faire leur cour à un Prince, s'introduisent auprès de lui en lui présentant ce qu'ils ont de plus précieux ou ce qu'ils savent convenir le mieux à son inclination..."

Et voici la phrase de Cyril : "N'oublie pas qu'une de tes activités principales doit être de donner à ton patron d'excellentes idées qui vont lui permettre de briller en réunion"

Eonnant cette résonance à travers 6 siècles d'histoire, n'est ce pas ?

Dans un temps où l'on demande au manager de développer ses collaborateurs, cette vision inversée, qui pose la question aux collaborateurs de ce qu'ils peuvent apporter à leur manager à le mérite de renverser les choses...

Qu'en pensez-vous ? Est-ce totalement hors de propos de réfléchir à ce que doit apporter le collaborateur au manager ?

2 commentaires:

Rasbaille a dit…

Passé le coup de l'émotion, ayant enfin atteint ces éphémères minutes de célébrité chères à Andy Warhol, je me permets de compléter ce que j'ai esquissé précédemment.

Il existe (pas beaucoup mais j'en ai déjà rencontré) des managers dont le credo est : "Fais moi monter, je t'emmène avec moi".
J'ai eu la chance de bosser avec un directeur de projet qui me disait en rigolant (à moitié) alors que j'étais débutant dans mon métier :
"Mon objectif est que tu me piques ma place".
Explication : Si j'avais su prendre sa place, cela voulait dire qu'il avait à coup sûr su prendre celle de son N+3.

Ces gars-là sont les plus exigeants avec toi, mais c'est en quelque sorte pour eux qu'ils le sont, avant de l'être pour toi.

Quand je disais qu'il fallait être fournisseur de bonnes idées à ton chef, c'était dans cette optique d'ascension commune.

Attention, si tu vois que ton investissement ne te "rapporte" rien, il faut faire comme les puces : changer de chien.

Une dernier anecdote qui m'a toujours émerveillé :

Il y a 2 ans, je rencontre un nouveau chef de projet, un de ceux dont je parlais plus haut. Pour info, je n'avais pas été augmenté depuis 2 ans dans ma boite, malgré mes cris et hurlements à chaque entretien annuel.

Je bosse avec ce gars pendant 6 mois. Je travaille comme jamais avant dans ma vie, ne comptant vraiment pas ni les heures ni l'investissement.

Arrive alors mon entretien annuel.

Il me dit : "Ecoute moi bien et fais ce que je te dis : Tu y vas, tu ne demandes pas d'augmentation, tu souris et tu dis simplement : j'adore mon boulot, je m'éclate, tout va bien".
Etonné mais lui faisant confiance, je m'exécute.

Mon N+1 fait une drôle de gueule à l'écoute de mes propos.
3 jours après, j'apprends que j'ai été augmenté de 10% !

Je vais voir mon CP et il me dit "j'ai appelé ton chef, je lui ai dit que si tu n'étais pas augmenté tu te barrais".

Evangile du parfait junior, Ch 1 Verset 4:
"Donne en premier, ton Chef te le rendra."

Et ne vous avisez pas de rebondir sur ma dernière phrase pour citer la Bible....

Monsieur J a dit…

Bravo et merci Cyril pour ton commentaire, l'objectif de ce blog étant bien de partir d'expériences vécues pour élargir à des conclusions plus générales, je ne saurais trop bien te dire combien j'ai apprécié tes dernières paroles pleines de sagesse!

Amen !