samedi 12 juillet 2008

Comment le web change le monde (et comment le web nous a changé)

Je travaille dans une équipe d'e-marketing dans l'industrie pharma. L'e-marketing ce n'est pas mon métier (je ne pense pas avoir de métier définissable en un seul mot d'ailleurs, comme le boucher ou le boulanger) c'est mon terrain de jeu du moment. J'apprends à le connaître. Notamment en lisant sur le sujet. J'aime bien le blog de Francis Pisani : Transnets. Francis Pisani et Dominique Piotet ont sorti un livre "Comment le web change le monde - L'alchimie des multitudes" pour témoigner des évolutions du web dont nous sommes les acteurs.

J'ai lu ce livre, en voici une synthèse rien que pour vous !

Une mutation de l'acteur principal : NOUS

Le web s'est transformé techniquement et a permis à la chrysalide internaute (simple visiteur passif, se contentant de lire des pages) de se muer en papillon "webacteur" (un internaute devenu actif, qui participe, modifie des données, publie du texte, du son, des images en ligne)
Les webacteurs interconnectés enrichissent le web de leurs propres créations.

Qui a initié le mouvement ?

Les jeunes, aujourd'hui la génération née en 1990 à 18 ans! L'engouement des plus jeunes pour le web (et les réseaux sociaux) à modifié les usages et leur arrivée dans le monde du travail oblige les institutions, si ce n'est à changer, au moins à s'interroger. Les utilisateurs changent, donc la mécanique institutionnelle finit par changer aussi et rentre dans une mécanique relationnelle.

Le rôle de la technologie ?

Elles facilitent l'établissement des relations entre webacteurs, condition qu'elle se fasse discrète et facile à utiliser (qui a eu un cours pour apprendre à utiliser Google ? personne et pourtant tout le monde l'utilise) L'appropriation du web est donc possible par le plus grand nombre.

Plus on est de fous...

Les webacteurs se comptent par centaines de millions, et la masse de personnes interagissant et des données affiliées font émerger des propriétés nouvelles. La plus connue étant la sagesse des foules. L'interaction entre nous tous nous permet d'accéder à quelque chose de nouveau et totalement différent du savoir-expert, c'est la compréhension-globale.
Là ou Pisani est intéressant c'est qu'il porte un regard critique sur cette sagesse des foules. Il faut être vigilant, car il y a peu de pépites au milieu de beaucoup de rebuts. Au webacteur d'exercer son esprit critique.

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Ce mouvement de disponibilité d'une multitude d'information et de produits impacte l'économie, et nous fait passer à une ère d'abondance et de diversité. Toujours plus impliqués dans la production les webacteurs deviennent co-producteurs. L'économie devient elle aussi relationnelle.

Ma petite entreprise

Ce mouvement touche aussi les entreprises qui adoptent, sous la pression des employés, des outils différents des outils classiques, comme les wikis, blogs, messageries instantanées, réseaux sociaux internes etc...Ce qui impacte non seulement les manières de travailler mais aussi les processus de prise de décision.

Les médias

Particulièrement chahutés, les médias sont concernés en premier lieu par l'apparition des webacteurs, producteurs et diffuseurs d'informations. C'est une véritable remise en question de certaines formes d'autorité qui apparaît.

Et demain ?

Le GGG (Graphe Global Géant) remplacera le WWW (les personnes et non plus le contenu seront au centre de la toile). L'énorme quantité 'informations que nous générons sera interprétée par des machines pour nous faciliter la vie, donnant naissance au web 3.0...
Le web sera partout (dans les pays riche) et nous serons tous reliés à tous et à tout tout le temps et n'importe où.

Bref, vous l'aurez compris, ce livre est ambitieux, il essaye d'expliquer la vague que nous surfons au moment même où nous la surfons. Ce livre a donc l'avantage des ses défauts, on sent les auteurs passionnés par le sujet, et les véritables efforts de vulgarisation font oublier que les exemples cités sont souvent les mêmes et que l'universalisme prôné dans ce livre n'est pas encore une réalité.
Néanmoins il rend compte d'un véritable phénomène, aussi, à vous de choisir : are you in ? Faites vous partie du mouvement ?

Et vous, avez-vous lu ce livre et qu'en avez-vous pensé ?

5 commentaires:

Sarpedon a dit…

Un bon article qui à le mérite de bien résumer le propos du livre et, qui sait, d'inciter d'autres à le lire.

Monsieur J a dit…

Merci Sarpedon!

Unknown a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Unknown a dit…

Bonjour et merci pour le petit message sur mon blog ! J'ai lu (bien sûr !) attentivement et avec passion le bouquin de Pisani.Il m'a plu pour son optimisme et sa lucidité. Le résumé ci-dessus me paraît bien fidèle. Pour ma part, je m'interroge sur divers aspects:
1)comme vous le dites si bien, il y a peu de pépites au milieu d'un fatras de communications creuses et sans intérêt. Quel est l'intérêt de rediffuser à des millions d'exemplaires des vidéos, comiques peut-être, mais pauvres et tristes ??
2) la sagesse des foules ne devient-elle pas un PPCM dans lequel chacun se retrouve sans gêner ou heurter son voisin ?
3) le chapitre sur les relations avec la presse écrite m'a intéressé au plus haut point. Les journalistes papier ont de lourdes réticences à l'égard du net: les commentaires de la modératrice du Monde en sont une illustration flagrante: reproches de spontanéité des internautes sans réflexion, de critique à l'emporte-pièce, ...
4) Eh oui, le web 3.0 sera, plus encore que le 2.0, à usage du monde riche ...
Bien cordialement

Monsieur J a dit…

Bonjour Jean,
Je trouve les points que tu soulèves très pertinents :
1-Ce qui est intéressant là dedans (le fait qu'il faille creuser longument dans beaucoup de contenu nul avant d'en trouver un qui vaille la peine) c'est comment cela nous a influencé. Par exemple aujourd'hui on "lit" l'information sur le web d'une manière différente et nouvelle. On "scanne" le contenu plutôt que de le lire vraiment. C'est positif puisqu'on peut traiter plus de données plus rapidement. On a acquis en agilité. Par contre a mon sens on perd en mémoire : quel intérêt de se souvenir de la capitale de la Mongolie* quand existe Google...

2-La sagesse des foules comme le plus gros compromis possible ? Mmmmh intéressant. Je n'y avais pas pensé sous cet angle.

3- A mon sens seuls les journalistes "à l'ancienne" n'ont pas senti le vent tourner et ne savent pas se positionner dans ces nouvelles règles du jeu. Mais il y aura toujours la place pour des personnes qui sauraient synthétiser l'info et en tirer des opinions qui reflètent des mouvements de masse. Le journalisme n'est pas mort, il doit évoluer.

4-le web3.0 pour les riches uniquement...ON se retrouve sur ce point, à moins d'une prise de conscience sociale et politique de la "vitalité" d'internet (au sens internet est vital à la vie sociale du 21e siècle) cela restera le domaine des riches.